La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie chronique qui touche les articulations et entraîne des douleurs, des inflammations et des raideurs. Les traitements pour la polyarthrite rhumatoïde ont pour objectifs de maîtriser l'inflammation, soulager la douleur et prévenir les dommages articulaires.

Les traitements dans la polyarthrite rhumatoïde

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : ces médicaments sont destinés à gérer les symptômes de la maladie en réduisant l'inflammation et en soulageant la douleur. Les AINS les plus courants sont l'ibuprofène et le naproxène.

Les antirhumatismaux modificateurs de la maladie (DMARD) : ces médicaments peuvent ralentir ou arrêter la progression de la maladie en agissant sur le système immunitaire. Les DMARD les plus couramment prescrits sont le méthotrexate, le léflunomide et l'hydroxychloroquine.

Les corticostéroïdes : ces médicaments à base de cortisone (corticoïdes) sont des hormones qui diminuent l'inflammation.

Les biothérapies : ces médicaments ciblent les protéines responsables de l'inflammation dans le corps. Très efficaces, les biothérapies peuvent mettre en sommeil la maladie lorsqu’elles sont bien prescrites.

Chirurgie : la chirurgie est parfois nécessaire pour réparer ou remplacer des articulations endommagées par la maladie.

La révolution des biothérapies

La biothérapie consiste à utiliser des substances biologiques, telles que des protéines, des anticorps, des cellules vivantes ou des gènes, pour traiter des maladies.

La biothérapie est aujourd’hui employée pour traiter différentes maladies, telles que le cancer, les maladies auto-immunes, les maladies infectieuses et les maladies génétiques.

Ces traitements nouvelle génération ont révolutionné la prise en charge de nombreuses maladies en offrant des options thérapeutiques plus ciblées et plus efficaces que les traitements traditionnels.

Comment sont fabriquées les biothérapies ?

Le procédé de production d’une biothérapie est complexe et coûteux. Il nécessite une expertise en biotechnologie, en ingénierie de production et en réglementation.

La fabrication d’un biomédicament consiste à isoler des cellules ou bactéries afin de les modifier génétiquement en y incorporant un gène en particulier appelé « gêne d’expression ».

Cette manipulation va permettre à la cellule de fabriquer la protéine souhaitée pour traiter la pathologie visée.

Ces organismes unicellulaires sont ensuite transférés dans un incubateur où ils sont cultivés en masse afin qu’ils se multiplient et qu’ils fabriquent la protéine. Cette protéine est par la suite extraite et purifiée pour être mise sous forme pharmaceutique.

Les grandes étapes de fabrication d'un biomédicament

Les différents types de biothérapies dans la polyarthrite rhumatoïde

Anti-TNF Alpha
Le TNF alpha (facteur de nécrose tumorale alpha) est une cytokine inflammatoire fabriquée par le système immunitaire en réponse à une infection ou à une inflammation. 
Les anti-TNF alpha sont des anticorps qui bloquent le TNF alpha et l'empêchent d'agir, diminuant ainsi l'inflammation. Les anti-TNF alpha les plus couramment utilisés sont l'infliximab, l'adalimumab, le golimumab et le certolizumab.

Les anti-Interleukines
Les anti-interleukines (anti-IL) sont une classe de médicaments biologiques qui ciblent les interleukines (IL), un groupe de cytokines impliquées dans la régulation du système immunitaire et de l'inflammation.
Les anti-IL les plus couramment utilisés sont les anti-IL-1, les anti-IL-6 et les anti-IL-17, qui bloquent respectivement les interleukines 1, 6 et 17.

Les anti-lymphocytes
Les anti-lymphocytes sont des immunosuppresseurs qui ciblent les lymphocytes, des cellules immunitaires qui jouent un rôle clé dans la réponse immunitaire.
Il existe plusieurs types d'anti-lymphocytes, notamment les anticorps monoclonaux qui ciblent les récepteurs des lymphocytes T, tels que l'alemtuzumab, le basiliximab, le daclizumab et l'OKT3, et les inhibiteurs de la synthèse de la purine, tels que l'azathioprine et le mycophénolate mofétil.

Le rituximab
Le rituximab est un médicament biologique qui cible les lymphocytes B, un type de cellules immunitaires impliquées dans la réponse immunitaire et dans certaines maladies auto-immunes. Il s'agit d'un anticorps monoclonal chimérique qui se lie spécifiquement à une protéine appelée CD20, présente à la surface des cellules B.
Le rituximab a pour effet de détruire les cellules B anormales ou hyperactives, réduisant ainsi l'inflammation et la progression de la maladie. Il peut également réduire le nombre de lymphocytes B sains, augmentant ainsi le risque d'infections.

L’abatacept
L'abatacept est un médicament biologique qui agit en bloquant l'activation des lymphocytes T, un type de cellule immunitaire qui joue un rôle clé dans la réponse immunitaire et dans la progression des maladies auto-immunes. Il s'agit d'un anticorps monoclonal de fusion qui se lie à une protéine appelée CD80/86, présente à la surface des cellules présentatrices d'antigènes, qui activent les lymphocytes T.

Les modes d’administration des biothérapies dans la polyarthrite rhumatoïde

Les biothérapies peuvent être administrées de plusieurs manières :

  • Injection sous-cutanée : l’injection se fait sous la peau à l'aide d'une seringue ou d'un stylo d'injection.
  • Injection intraveineuse : l’injection se fait dans une veine à l'aide d'une aiguille ou d'un cathéter.
  • Injection intramusculaire : l’injection se fait dans un muscle à l'aide d'une seringue. D’autres modes d’administration existent pour traiter d’autres pathologies.

Biothérapies et effets secondaires

Comme toute thérapie médicamenteuse, les biothérapies peuvent présenter des effets secondaires, et leur utilisation doit être surveillée et encadrée par des professionnels de santé.

Les effets secondaires d’une biothérapie peuvent varier d’un individu à l’autre. Les facteurs âge, antécédents médicaux et l’état de santé globale du patient jouent un rôle dans les effets secondaires du traitement. Ils différent également en fonction de la biothérapie utilisée.